Alarmons-nous, c'est urgent !...
Mon propos tournera aujourd'hui autour de la recrudescence, avec pics estivals, d'
articles alarmistes relayés par des médias numériques incontrôlés, abondamment repris par des "
clicnautes" impulsifs...
D'autant plus encouragés à le faire, qu'ils auront lu, souvent en diagonale, quelques lignes-résumé tronquées sur quelque support imprimé (ça existe encore...) de ces médias-express que la législation ne permet même plus aux poissonniers de recycler.
Pour ces sites,
blogs,
tweets (etc...) l'essentiel est d'abord de retenir, de créer du trafic en attirant l'attention d'un max de chalands.
Soyez le premier à réagir est devenu leur slogan. Surtout ne soyez pas ringard en étant le dernier, allez-y sans réfléchir et faites "exploser" nos compteurs !
Hors, les
sujets-chocs présentés en pâture comme nouveautés sont bien souvent des articles anciens recyclés, quelquefois traduits (généralement mal), peu importe, on sait que l'internaute
lambda a la mémoire plutôt courte et ne s'embarrasse pas de détails...
Dans le "
cyberespace" francophone, l'été 2017 aura vu un pic de trafic autour du
danger mortel (bien sûr) des
araignées.
Coïncidant curieusement avec la sortie en mai du dernier polar de la prolifique auteure
Fred Vargas, "
Quand sort la recluse".
Impression de
déjà vu, ce qui n'est pas franchement surprenant quand on approche les trois-quarts de siècle...
Une rapide recherche dans mes coffres numériques a exhumé cette mise au point trouvée il y a quelques années sur un site dédié au monde des insectes (désolé, perdu la source...)
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Stop ! Aucune araignée n'est véritablement dangereuse en France.
Ce type d'article entretient une peur déraisonnable et infondée.
La totalité des "piqûres" (alors que les araignées mordent...)
attribuée aux araignées par des "spécialistes" (combien de fois
ai-je entendu des pharmaciens et autres "connaisseurs" raconter
n'importe quoi) sont le fait d'autres animaux (certains diptères,
certains hyménoptères, certaines punaises, puces, etc.).
Les tégénaires sont inoffensives (hormis
Tegeneria Agrestis, dans
des cas extrêmement rares) tout comme les épeires.
S'agissant du
monstre à huit pattes, la terrible "
recluse" qui
sème la panique, il s'agit de
Loxosceles Rufescens, aucun cas de
morsure, encore moins ayant entrainé des complications graves
n'a été sérieusement recensé. Il s'agit d'une espèce proche de
Loxosceles Reclusa (d'où la confusion du nom recluse) qui vit
en Amérique du Nord et dont la morsure (extrêmement rare) peut
entrainer exceptionnellement des nécroses parfois graves.
Pour conclure : il peut exister des
intolérances à toutes les
substances, de fait certains individus peuvent réagir violemment
à une piqûre de guêpe, voire au contact de certaines plantes, ce
qui ne fait ni de l'un, ni de l'autre un danger imminent.
Il existe de par le monde des dizaines de milliers d'espèces
d'araignées, une dizaine seulement peuvent représenter un danger
pour l'homme en cas de morsure.
Aucune n'existe en France sauf
Latrodectus Tredicimguttatus, la
cousine de la veuve noire américaine
Latrodectus Mactans, et
Steatoda Paykullina (rarement observée).
Les morsures sont extrêmement rares car ce sont des
animaux
craintifs et discrets et rarement véritablement problématiques.
Alors évidemment, vous trouverez toujours une cousine qui vous
expliquera avoir été "piquée" par une araignée très dangereuse
et être restée
paralysée pendant deux jours...
Mais en fait, le risque est bien plus élevé d'être
piqué par
une abeille et de faire une mauvaise réaction à son venin, car
il est actif sur les mammifères (dont l'homme) et encore plus
grand d'
être mordu par le chien du voisin, lequel est pourtant
comme chacun le sait,
très gentil...
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Finalement, ce petit sujet anecdotique que vous pourrez taxer d'insignifiant n'est qu'une pointe de l'iceberg.
La
malinformation -
désinformation qui
galope en ligne m'alarme bien plus que les
arachnides. Et vous ?
.
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